L'Europe débloque 1 milliard d'euros pour deux projets : neurosciences et graphène

 
janv. 29 2013
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Un milliard d'euros ! Voilà la somme  qui va être allouée aux deux projets retenus par la Commission Européenne à l'issue de la compétition FET ( Future and Emerging Technologies ) qui présentait 26 compétiteurs. Le Human Brain Project et la technologie Graphene  ont donc été sélectionnés pour apporter la preuve que "penser l'impensable et en exploiter ses idées les plus brillantes sont le vecteur incontournable pour asseoir la puissance européenne en matière de savoir ", comme le dit le Vice président de la Commission, Neelie Kroes.  Une position que l'Europe,  avait perdu, clairement distancée par le Japon et les US depuis quelques années.
Les deux projets se dérouleront sur 10 ans  dans le cadre des programmes européens de Recherche et Développement, Horizon 2020.

Human Brain Project

Le premier projet touche au domaine de la santé et des neurosciences et se nomme le " Human Brain Project". Il aura pour objectif d'essayer de comprendre le cerveau humain pour parvenir à développer de nouveaux traitements neurologiques. Il utilisera des ordinateurs 1000 fois plus puissants que ceux du marché actuel, afin de modéliser dans les moindres détails le cerveau de l'homme. La recherche se concentrera donc pour ce faire, sur la systématisation des données récoltées à ce jour en neuroscience en faisant converger biologie et ICT ( Information and Communication Technologies) Le projet doit poser les bases techniques pour un nouveau modèle de ICT fondé sur des recherches sur le cerveau, intégrant toutes les disciplines. Il permettra aussi d'optimiser les systèmes informatiques et la robotique.
Le Human Brain Project ou " Brain in the Box" sera dirigé par le professeur Henry Makram, à l'origine de cette expression très décriée, neuroscientifique à l'Ecole Polytechnique de Lausanne et 87 institutions de 23 pays vont fournir leurs chercheurs à cette collaboration.

Human Brain Project

Graphene 

Le second projet, qui  a retenu le graphène comme successeur du silicium, se tourne plutôt vers le secteur de l'électronique. En effet, il semble de plus en plus que le silicium, très utilisé pour des applications électroniques, soit arrivé à ses limites, liées d'une part, à l'élévation des fréquences de fonctionnement et d'autre part au fait que ce matériau n'est pas adaptable aux structures de plus en plus réduites des puces et à la chaleur qu'elles dégagent.
Le graphène, dérivé de carbone, est un matériau monocristallin encore peu utilisé et découvert il y  a moins de 10 ans, même si 2010 a attribué le prix Nobel de physique à deux chercheurs en la matière.

Le graphène est beaucoup plus conducteur que le silicium et il offre l'avantage, du fait de sa faible résistance électrique, même à un stade extrême de miniaturisation, d'être une excellente alternative à l'usage du cuivre. Même avantage en terme de température : le graphène ne subit pas d'altération en cas de forte chaleur, il ne la conserve pas. Peu énergétique, il est aussi doté de propriétés électro magnétiques très intéressantes, permettant aux électrons de le traverser  30 fois plus rapidement que le silicium.
Il est aussi 300 fois plus résistant que l'acier,  pèse beaucoup moins lourd et a des propriétés optiques uniques : une feuille de graphene est épaisse de 1 atome. Une bonne raison qui pousse les scientifiques à nommer ce matériau le premier matériau bi-dimensionnel.

Ses applications futures vont ainsi permettre de réaliser des progrès notables dans la construction aéronautique avec des appareils beaucoup plus légers, des véhicules beaucoup plus économiques au niveau énergétique, des rétines artificielles, du matériel électronique beaucoup plus résistant pour les écrans d'ordinateurs qui utilisent encore un oxyde qui se raréfie
Le projet Graphene est, pour sa part, dirigé par le professeur Jari Kinaret de la Chalmers University of Technology à Göteborg en Suéde. Il comptera dans son équipe 4 prix Nobel, 150 groupes de  chercheurs provenant d'Europe et implique aussi des entreprises, dont Nokia qui a commencé ses recherches sur le graphène depuis 2006 pour des applications en téléphonie mobile et en électronique.

Graphene

Le financement des deux projets devrait se faire en deux étapes : 500 millions d'euros venant des fonds européens avec un co-fiancement des Etats et des industries, financement envisagé par La Commission comme n'étant pas à mettre en doute, ce qui amènerait donc à un total de 1 milliard par projet.

Ces financements vont permettre à de nombreuses équipes academiques de faire progressser la recherche fondamentale mais aussi à des entreprises de developper leur savoir faire et leur marché dns le domaine des neuro-sciences et du graphéne. C'est le cas par exemple de la société espagnole Graphenea qui, dejà leader sur le marché international en terme de fabrication de graphène, nous a confié que ce financement allait probablement booster ses ventes auprés des industries en Europe.

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