Pilule troisième génération et quatrième génération sur la sellette. Pourquoi ? !

 
janv. 16 2013
0

0

C'est à la suite d'un scandale que  la pilule troisième génération est arrivée sur le devant de la scène médiatique. La pilule en question était à l'origine d'un AVC ( accident vasculaire cérébral ) ayant entrainé un handicap définitif sur la personne d'une jeune femme de 25 ans.
Désinformation volontaire ou manquement au principe de précaution ? Il semble nécessaire de se pencher sur ladite pilule et sur la réalité de sa mise sur le marché.

Les PG3 et PG4

C'est connu depuis le début des prescriptions :  pilule et thrombose sont très souvent liées  et cela ne concerne d'ailleurs pas uniquement les pilules de troisième et quatrième génération ( PG3 et PG4 ) mais ces dernières étaient déjà soumises à des restrictions d'utilisation en 2001. La revue Prescire, reprenant une alerte internationale, pour exemple spécifiait dans son texte que le risque présenté de thrombose accrue n'était pas contre balancé par un quelconque bénéfice thérapeutique pour  ces contraceptifs oraux à base de desogestrel.
En effet, avant de s'élever contre l'éventuelle toxicité médicamenteuse, il convient de bien cerner la balance entre confort procuré et effets secondaires, même si ces derniers sont importants.

Que faut-il alors retenir des dangers réels de cette pilule ?

Les études soulignent bien, effectivement, que les risques vasculaires liés à la PG3 et 4  sont plus élevés que pour les autres pilules,  mais dans des proportions néanmoins "acceptables".

  • Les chiffres indiquent en effet un risque de 2/10000 pour les pilules à base de norgestrel, lévonorgestrel ( 1 et 2 génération ) qui passe à 4/10000 pour les autres. Il faut noter aussi pour "relativiser" les dangers de la prise médicamenteuse que le simple fait d'être enceinte entraine un risque qui va s'élever à 6 pour 10000 ! Pour infomation, en dehors de toute administation de contraceptifs oraux,  le risqued'accidents est de 1/ 10000.
  • Il ne faut pas d'autre part mélanger phlébite, problème qui se traite facilement et AVC . Ce dernier est infiniment moins fréquent et en général lié à des facteurs héréditaires. Si donc les problèmes circulatoires entrainant des phlébites peuvent être fréquents, le risque d'embolie pulmonaire est rarissime !
  • Enfin il est absolument indispensable de rappeler que la pilule est un médicament et que son utilisation est soumise à une information des risques auprès de la patiente et à une évaluation préalable du prescripteur, tenant compte encore une fois des avantages et des inconvénients présentés.

Les pilules de troisième ( majoritairement d'ailleurs non remboursées ) et quatrième génération, ces dernières générant encore plus de risques, ne sont en général prescrites que dans le cas d'intolérance aux autres types de progestatifs contenus dans les contraceptifs des deux premières générations. Il faut souligner d'autre part que c'est en début de traitement que des problèmes surviennent...et les accidents majeurs sont encore une fois aussi rares que, comme le dit le docteur Dominique Dupagne sur son blog, de "gagner au gros lot en jouant 10 euros". C'est possible, certes, mais reste de l'ordre de l'exception !
Un détail aussi à ne pas omettre : toutes les femmes sont différentes et il est difficile donc de généraliser sur le sujet. Une femme qui réagira bien à une pilule de troisième génération, aura peut-être mal supporté une pilule classique et pourra sans danger continuer à poursuivre son traitement.

En bref, il semblerait quand même que l'information à  la patiente soit le premier acte à accomplir pour une prescription justifiée et dans un cadre contrôlable. D'autre part, il ne faut pas occulter le poids de l'industrie pharmaceutique et de son marketing auprès des prescripteurs, commercialisant des produits plus onéreux afin de marger plus largement. Enfin, que dire aussi des produits contraceptifs tels que Diane 35, dont les dangers dans les risques de thrombose sont soulignés depuis des années déjà, prescrits à des fins esthétiques pour diminuer l'acné ?

Ne minimisons pas l'importance d'une information objective et non pas alarmiste ou erronée qui permettrait à tous les utilisateurs de participer activement au choix de leur traitement et qui les responsabiliserait : les décisions concernant leur santé leur appartiennent et c'est à eux, bien conseillés par leur médecin, de faire leur choix !

A lire aussi :

Ajouter un commentaire